Premier chapitre

Bon. Il arrive un moment où il faut se lancer. Alors me voilà.

Je n'ai qu'une idée vague de ce que je vais bien pouvoir écrire, mais le but est pour l'instant de plus parler de ce qu'il se passe dans ma tête sans citer des événements de vie trop personnels. Je n'ai pas particulièrement envie que des personnes puissent se reconnaître dans mes écrits. Je n'ai pas envie que des personnes se sentent visées, même si elles le sont.

Mais il y a des choses que je peux dès maintenant partager, qui pourront ou non éveiller ta curiosité à toi qui me lis. Si quelqu'un me lis.

Je me définis par plusieurs mots, plusieurs "cases". Je suis assez portée sur le contrôle, et me définir c'est une façon de me comprendre, de savoir à quels groupes j'appartiens. J'aime savoir où j'ai ma place.
Je suis une femme cisgenre, j'ai cette chance d'aimer l'identité que l'on voit quand on me regarde.
Je suis féministe, et je n'ai pas honte de ce mot. Je le porte, fière. C'est un réel combat que je mène, et que je ne me vois pas arrêter.
Je suis bisexuelle, putain j'ai mis des annéééééées à m'en rendre compte. Et puis j'ai eu des moments de doute vis à vis de cela, parce que putain, c'est pas inné de défaire les représentations et les comportements que j'avais acquis et intégré pensant que j'étais hétéro. C'est à dire que quand j'ai compris, j'ai accepté et réalisé que j'étais rééllement attirée par les femmes, par leurs corps, pas juste que je trouvais cela esthétique un corps féminin, bah merde. C'était une putain d'épiphanie. J'ai mis des mots sur des choses que j'avais ressenti plus jeune. Par contre, cela ne m'a pas rendue plus à l'aise dans la séduction. Je suis assez persuadée d'être nulle pour séduire des femmes, du coup, cela ne doit pas m'aider à l'être. Quand je ne contrôle pas une situation, j'ai tendance à un peu stresser. Et du coup, comme je ne contrôle pas encore les "paramètres" de "séduire une femme", cela peut être assez marrant. Ou totalement nul à chier, selon le point de vue. Cela me peine parfois d'avoir vécu si peu de choses avec des femmes comparé à ce que j'ai vécu avec des hommes. Les hommes, c'est un peu la solution de "facilité" dans ma tête. C'est la zone de confort. Et j'ai l'impression que je ne plais pas aux femmes. J'ai eu souvent l'idée totalement conne, que mon corps plaisait aux hommes, mais pas aux femmes, alors que cela ne tiens à aucun moment la route, je suis viable sur les deux plans. Mais je sais pourquoi je pense cela, parce que j'ai un lééger besoin d'être "confirmée, validée", et qu'avec le peu de femmes que j'ai fréquenté, et bien je ne me sens pas encore "confirmée, validée".

 Je suis étudiante en psychologie depuis 5 ans, et putain, c'était l'un des meilleurs choix de toute ma vie, même si actuellement en jour de repos, je procrastine sur mon mémoire et mes révisions pour la énième fois. Mais ça aussi c'est une épiphanie, comme tous les mots que je choisis pour me définir. Je veux être psychologue. Je veux passer des heures à écouter les problèmes des gens, ce qui se passe dans leur tête. A savoir à quel moment cela a déconné, si cela a déconné, et pourquoi. C'est dingue qu'un simple mot comme psychologue fasse de toi une personne que les gens vont voir comme un déversoir à sentiments, émotions, et vécus difficiles. Et j'ai des amis qui sont déjà thérapeutes qui peuvent bien plus relate que moi. En fait, les gens pensent, que comme je suis en fin d'études, (presque), que je dois avoir une conduite particulière en tant que moi, en dehors du cadre de mes études et de ma profession. Alors que non, no way José. Je suis moi, et moi =/= psychologue. Moi =/= métier/études psychologue. Pas la même chose. Chaque interaction avec moi n'est pas une analyse. Chaque interaction avec moi, chaque acte que je produis n'est pas issu de mes études, de cette fonction, mais de mon propre fonctionnement. Je ne sais pas si c'est clair. Il y a un cadre où je suis cela, et je ne peux pas nier l'impact colossal que cela a sur mon fonctionnement, ma fonction de me comporter et tout, mais bref, si tu veux voir un-e thérapeute, et bien paye toi une séance, je ne suis pas une thérapeute gratuite dispo quand bon te le semble.
Aaaaaah, et autre truc. Visualise toutes tes idées préconçues sur le métier de psy, de thérapeute en général. Tu les vois ? Celles qui viennent de séries télévisées, de psychologie magazine, de la partie "psycho" des magazines féminins, des on dit sur les professions diverses de thérapeutes. Tu les vois bien ? Fais en une boule. Rassemble les, et jette les biiiiien loin. Parce que ce n'est pas ce que tu penses. C'est loin de là. On ne m'apprend pas comment me comporter, comment interagir avec les gens au quotidien. On m'apprend à écouter des gens et à faire de mon mieux pour qu'iel trouve les clés de ses problèmes, pas pour que je les lui donne. Avec une multiplicité d'outils et d'approches. Voilà.

Je suis militante, je suis génépiste, et non, pas une secte fondée sur l'alcool. Déso, c'est moins sexy. C'est une association qui oeuvre pour le décloisonnement carcéral.C'est une asso qui a littéralement changé ma vie, et rajouté une corde à mon arc, à celui de mon appareil à penser. Encore un sujet qui ma passionne, pas dans le sens "j'aime la prison", dans le sens : mais qu'est ce que c'est que cette merde, ce système de merde, cette société injustice, où même la justice est discriminante ? Ou sous couvert de réintégrer des gens à la société, on les casse ? On les enferme ? On les traîne plus bas que terre ? Si tu penses que l'agresseur sexuel du coin mérite d'être pendu haut par les couilles, déso mais je ne suis pas de ton avis. Si tu penses que les pédophiles méritent de crever dans d'atroces souffrances, vas chier. Si tu penses que la personne qui a commis un homicide mérite le même sort que la victime fois mille, retourne de là où tu viens. Parce que ce sont des humains. Fou hein ? Pas des monstres, des "dégénérés". Je ne justifie pas leurs actes, je ne les cautionne pas. Je pense que l'on devrait mieux traiter et aider les personnes qui commettent des actes illégaux, pas les enfermer dans un trou, leurs enlever tous les droits et attendre patiemment l'heure de leur sortie, en les faisant disparaître. Et je pense que le système judiciaire et carcéral actuel, c'est du bon gros caca. De la bonne grosse merde. Bref. Du coup, génépiste.

Rajoutons une énième corde à l'arc de mes revendications. Je suis vegan. Là de suite, j'ai pas envie de m'étendre dessus, mais sache que si tu es spéciste, et bien je te juge. Et je suis triste que tu manges des personnes. Et j'ai mal pour eux. J'en passe des nuits à pleurer, à ne plus comprendre comment on peut réduire toutes ses personnes en esclavage et en produits de consommation. En objets. Alors que l'on achète des gilets et des paniers en doudoune pour son chien ou son chat. Aaaarf.

Mais je suis aussi pleins d'autres choses ... Je suis joyeuse. Je suis triste. Je suis enjouée. Je suis flemmarde. Je suis attachante et attachée. Je suis anxieuse (tu sais, les crises d'angoisse où tu penses que tu vas mourir ? je connais biiien). Je suis fière. Je suis capable. Je suis tout et n'importe quoi, mais je suis surtout moi. Et c'est ce que j'aime. C'est que le chemin que j'ai parcouru m'amène à être moi, là tout de suite maintenant. Et j'aime ce que je suis. Je suis FIERE. D'être tout ce qui fait que je suis moi. J'ai décidé que les injonctions de la société m'atteindraient que quand je le décide, que quand ces injonctions me conviennent.
Parce que je suis une femme. Et c'est tout malgré toutes les merdes que je vis en tant que femme, putain, c'est bien, putain ce que j'aime être une femme. Je suis privilégiée, parce que je suis blanche, issue d'un milieu sans soucis d'argent. Bon, maintenant que je suis étudiante, les découverts sont fréquents, mais j'ai un job étudiant, qui me permet de vivre sans trop d'inquiétudes.

D'ailleurs, ce job tu en entendras sûrement parler, parce que quand tu es jeune, étudiante, que tu correspond majoritairement aux critères de beauté, et bien ce n'est pas toujours une partie de plaisir.
Je pourrais te raconter des anecdotes que tu ne croirais pas sur la façon dont des gens se comportent avec moi, parce que je ne suis pour eux que la "caissière". Cette personne au bras prolongé par une douchette qui scanne tes produits et te prend ton argent. Et bah dingue, elle a des sentiments. Et si tu l'insultes, si tu lui cries dessus, et bien bizarrement, elle kiffe pas. Fou, non ?

Tu peux aussi voir que l'organisation c'est pas mon truc, et certainement pas dans mes idées. Je me demande si c'est agréable à lire. Boarf, tant pis.

Et parfois, je suis conne. Mais siii idiote. Siiiiiiii idiote. Je fais des mauvais choix. Et je les répète. Là, je pense à ma vie amoureuse notamment. Et si je viens en partie écrire ce soir, c'est parce que je suis perdue. Je me perds dans mes pensées, dans mes décisions irréfléchies, dans mes plans à la con. Dans mes couples à la con. Dans mes plans culs à la con. Dans mes trucs je ne sais pas définir avec des personnes qui ne sont je ne sais quoi pour moi.
J'apprends pas bien de mes erreurs dans ce domaine. Je pense honnêtement que je ne suis pas douée dans ce domaine.

Mes études en psychologie ont un impact énorme sur ma vie. Je ne peux pas undo les changements que cela a fait sur ma façon de voir les choses, sur mon énooormes tendance à mentaliser plutôt que de ressentir. Parce que ressentir, j'ai fait. Je fais. Et cela m'a fait mal. Alors j'ai coupé avec une partie du truc. J'évite le négatif à presque tout pris.

En fait, j'ai souvent l'impression qu'il y a plusieurs façons de fonctionner en moi. Il y a la moi avec des principes, des valeurs, des concepts bien pensés.
Puis il y a la moi avec de la peur, de l'anxiété (parce que cela serait trop simple d'être juste anxieuse hein, mieux avoir en plus peur d'être anxieuse, un type d'anxieuse au carré quoi). Qui chie dans son froc quand il faut affronter le dehors. Mais je jouais le jeu d'avoir l'air à l'aise. Et je suis devenue à l'aise dans beaucoup de situations, je suis devenue à l'aise à force de me coller le masque de. Et je suis devenue confiante. En moi, en ma vie, en la majeure partie de mes choix.
Sauf en mes choix amoureux et sexuels.

Mais ce qui me rend particulièrement heureuse, c'est que la moi positive, c'est la grande majorité de moi maintenant. Et ça, c'est un putain d'accomplissement.

Il y a plusieurs étapes dans mes relations, si on veut les voir d'une façon schématique et généralisée. Cela passe de l'idéalisation, à la déception, à le pouf je casse tout, je sabote, je jette.

J'ai compris il y a maintenant un bout de temps le bien que peut m'apporter le fait d'écrire. Et là déjà, je suis bien mieux.


J'ai passé la soirée avec deux de mes meilleurs amis, et une personne dont je parlerais sans doute plus tard. Mais sache que cette personnes me fait du bien, et là c'est le plus important.
Mes amis. Putain, mais ce que je les aime.

Je suis quelqu'un qui aime. Fort. Beaucoup. Souvent. Je les aime siii fort. J'ai fait le choix de les mettre en avant par rapport à ma vie amoureuse sur plusieurs plans parce que dans ma vision des choses, les amis ça dure, alors que les relations amoureuses ... Pas tellement. Pour moi dernièrement, cela ne dure pas du moins. Et du coup, je me dis que si j'ai la croyance que mes relations amoureuses ne dureront pas, et qu'elles ne valent qu'un investissement inférieur à celui que je mets dans mes relations amicales, c'est sans doute un élément explicatif .... Ma sélection nulle à chier viendrait peut être de là ? Bon cela ne peut pas être qu'un facteur, je sais que j'ai d'autres soucis là dessus qui donnent ce résultat.

Une relation toxique, dans mon cas cela se construit à deux. Je design la prison que je ne vais pas vouloir quitter parce que ... Je pense que je vais tout arranger. Que cela va devenir idéal. Mon meilleur ami, qui me donne énormément de conseils très éclairants (pour de vrai hein), et qui s'indigne très souvent sur ma lenteur à comprendre certains éléments de ma propre vie, m'aide là dessus. Il a un meilleur détecteur à con que moi. Il est aussi beaucoup plus intransigeant. Pourquoi j'accepte que l'on me manque de respect dans mes relations amoureuses alors que dans le reste de ma vie, il y a no way que j'accepte ?
Accepter par amour c'est débile. C'est s'écraser. Pourquoi je m'écrase ?
Pour ne pas finir seule ? Je ne serai jamais seule. Parce que j'ai moi premièrement, et c'est la seule personne dont j'ai besoin pour fonctionner. Et puis parce que j'ai une très grande capacité à rencontrer des gens, que cela soit amicalement ou sexuellement ou amoureusement ... Je m'attache généralement vite, un rien me fait flamber. J'ai un cœur d'artichaut.

Et là, et bien tu te rends peut être compte que je réfléchis pas mal. Ahahah. Ce n'est RIEN par rapport à ce qui se passe dans ma tête. J'ai souvent par le passé souhaité être bête pour ne pas me poser autant de questions.

Je réfléchis tout le temps. Tellement que même défoncée je suis capable de bloquer et de juste réfléchir, encore et encore et encore. Mais pas bourrée. x) Bourrée, pfff, il se passe rien dans ma tête. Ou pas grand chose du moins.

J'ai toujours aimé les premiers moments d'une rencontre sexuelle/amoureuse. Quand tu ne sais pas si c'est partager. Quand le fait que vous vous effleuriez te donne des frissons. Les premières fois que vous vous embrassez. Quand la douceur de sa peau, de son corps. Le contenu de ses pensées. Ses insécurités.
J'aime découvrir des gens. Le soucis c'est que j'ai une tendance à me lasser quand je considère que c'est acquis. J'ai un grand goût de la nouveauté.

Cela fait environ 3 mois que je suis dans une relation polyamoureuse. Cela a CHANGE (é) ma vie, t'imagines pas. Pleins de trucs que je pensais connaître, savoir sur mon avenir ont été réduits à néant. C'était trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès déstabilisant.

Trop parfois. C'était intense dans mon cerveau, encore plus que d'habitude.

Bon, après pleins d'ajouts (ce texte faisait peut être 25 lignes au début), je vais juste appuyer sur "publier". Bonne journée à toi, je te souhaite pleins de bonnes choses :)

Commentaires

  1. C'est cool, j'aime bien. Ce genre de textes montrent que homme ou femme à l'intérieur c'est quand même très similaire. Tu devrais agrémenter tes textes d'illustrations, je sais pas des petits personnages de BD un truc attachant pour donner envie de lire la suite. Peut être que tu t'en fou que c'est pas le but mais bon ... Moi j'aimerai bien :)

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    1. Merci !
      C'est une proposition intéressante, mais je n'ai juste pas le temps pour ça ... Et je ne sais pas particulièrement dessiner ... Après si tu es prêt·e à faire les illustrations pour moi carrément. ;)

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