Dix neuvième article : Pas tout à fait ça

Bonsoir !

Quand j'étais plus jeune, quand j'étais enfant, ado, il y a pleins de choses que j'imaginais sur quand "j serai grande", comme toi j'imagine. Mais le fait de commencer ma semaine, les premières minutes de mon début de semaine fatiguée, naaan. J'imaginais pas qu'un jour je penserai "boarf, je peux me reposer dans deux semaines, ça va". A quel moment on pense ça ? A quel moment être fatigué·e c'est mon mood, ma constante ? A quel moment c'est une habitude ? 
En vrai, cela fait je dirais 2 ans que je suis plus susceptible à la fatigue qu'avant. Quand j'ai commencé à avoir des week-end d'un jour. Les premiers mois, quand j'ai commencé mon job étudiant, j'étais mais crevée.
Et puis maintenant, c'est couplé à de la fatigue psychologique. Ce travail me tue. J'apprécie la plupart de mes collègues hein, mais juste ... C'est pas possible. Comment iels font pour supporter ça ? Oui, l'argent, les inégalités sociales, les changements de vie en cours de route ... Mais fuck, c'est à 0 % épanouissant en fait. Genre 0. C'est l'argent qui m'y tiens aussi. 
Le samedi matin quand je me lève pour y aller, et que la non envie d'y aller me donne la nausée, des maux de tête et autres réjouissances (oui, je somatise trèèèès bien), bah je me dis que je serai fière de moi à la fin de la journée d'y être allée, d'avoir fait des efforts pour gagner cet argent. Et le soir, bah je suis juste trop fatiguée pour y penser. Je compte le temps qu'il me reste dès les premières minutes à ma caisse. J'y travaille 9h par samedi en période scolaire, et cela peut aller jusqu'à 34h en périodes de vacances. 
Un été complet là-bas c'est ... La fin de mon cerveau. Genre quand ta vie est rythmée par ça, mais cela me détruit quoi. Surtout en ce moment où passe mes semaines en stage, quand j'arrive au boulot, bah j'ai hâte d'avoir fini mes études pour enfin exercer dans un milieu qui me plaît et me stimule intellectuellement. Genre ce boulot m'est parfois tellement pénible que j'angoisse. J'ai déjà tappé des crises d'angoisse à ma caisse parce que j'avais l'impression que la journée n'allait mais JAMAIS FINIR. C'est un peu devenu mon enfer personnel. Heureusement qu'une de mes meilleures amies y travaille. Elle me donne le sourire, et elle est plus positive que moi sur notre boulot. Elle est aussi plus déterminée à ne pas se faire marcher dessus par nos responsables. 
Je sais que je suis une caissière désagréable. Parce que j'aime pas ce que je fais, c'est compliqué d'être gentille h24.
 J'ai tellement d'anecdotes sur mon travail là-bas.

Des blagues dégueu de clients, des petites vieilles qui me demandent de sourire, des personnes au téléphone .... des personnes que j'ai cru sourdes et muettes parce qu'elles n'ont prononcé aucun mot alors que je formule 4 à 5 formules de politesse, jusqu'au moment où avant de régler, elles disent "carte". J'ai envie de leur lancer "aah mais putain tu sais parler en fait, t'es juste super malpoli en fait". Juste pour voir leur réaction. Et me défouler un peu aussi.
"aah bah serait mieux avec un sourire hein". Ta gueule putain. Mais ta gueule. Déjà qu'en temps que femme, on me demande déjà beaucoup trop de sourire à volonté, comme si on pouvait commander mes émotions et comment elles s'affichent sur mon visage, alors toi, là, qui sourit pas et qui dit pas bonjour, bah NIQUE TOI FORT. 
"ahahah et si je fermais le coffre et je vous emmène avec moi" alors que j'ai été forcée de monter dans le coffre d'un client au bati parce que les sacs de ciment, il les a foutu BIEN AU FOND DU COFFRE DE SA CAMIONNETTE. Oui, les enlèvements de femmes, c'est une GROSSE BLAGUE. 
Alors, quand je suis à leur goût physiquement, là je suis bien un humain, encore que, je suis des organes génitaux, mais sinon, je suis un robot hein. J'ai 0 émotions, vas-y parle moi mal et insulte moi, je suis totalement pas sensible à ça. CHIER.


Bref. 

J'avais besoin de sortir tout ça je crois.


Belle soirée/ nuit/ journée / ce que tu veux. Prends grand soin de toi. =) 

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