Douzième chapitre : La moi d'avant maintenant

Un ancien amoureux m'a dit un jour quelque chose de vrai : je ne suis pas anxieuse. Je ne suis pas définie par mes troubles anxieux. Il arrive parfois que j'ai des problèmes d'anxiété.

J'ai fait une dépression. Je n'étais pas dépressive. Même si crois moi, je me sentais DEPRESSION. Mes journées étaient dépression. Le vide dans ma tête, mon manque totale d'hygiène était dépression. Mais j'avais la dépression assez invisible pour la plupart de mes amis. Parce que quand je sortais, j'étais presque souriante. J'ai pas mal mangé mes émotions.

C'est en partie pour ses raisons que je fais mon M1 en deux ans. Parce que des événements de vie, et am réaction face à eux ont fait que, de mon deuxième semestre de L3 à la moitié de mon deuxième semestre de mon premier M1, j'étais sous l'emprise d'un très mauvais état d'esprit. J'étais malade.
Quand je dis : c'est parce que je fais trop de trucs de ma vie, c'est vrai. Mais ce n'est pas l'entière vérité.
J'étais quelqu'un qui s'occupe pour ne pas être face à ce qui lui pose problème. C'est encore parfois le cas, comme quand je m'endors avec un film, une série, une vidéo youtube, car quand je m'endors, mes angoisses ressortent.

Aller en cours c'est encore compliqué pour moi. J'ai passé des cours entiers à sans cesse changer de position sur ma chaise parce que j'étais persuadée que j'allais mourir. J'avais si peu confiance en mon corps et si peur de je ne sais quoi, que j'étais même persuadée que j'étais incapable de me retenir de me pisser dessus. J'étais persuadée que j'allais me pisser dessus là, en plein milieu de la classe et que tout le monde allait se foutre de moi.
Pourquoi j'avais peur ? à ce moment précis ? Je ne sais pas. Parce que quand je suis en cours, mon esprit divague, et que quand je divague dans une situation à minima stressante, et bien c'est n'importe quoi dans ma tête. Les cours c'est stressant pour moi. Parce que j'ai vraiment, mais alors VRAIMENT envie d'être psy. Et que la pression du master de psycho, je l'ai mal gérée. Il y a eu trop de versions de comment serait la sélection. Trop de version d'à quelle sauce j'allais être mangée. Alors je me suis immobilisée.
J'ai du mal à me concentrer pour réviser, pour bosser tout court. Et puis, à un moment, je suis à court de temps, alors je suis encore plus stressée.
Mais ce qui me donne espoir, c'est qu'à mon stage, je me sens enfin à ma place. Quand je suis avec des patients, je ne suis pas stressée. Même quand j'ai été confrontée à des situations violentes, je n'étais pas stressée, juste prête à réagir.

Je me souviendrais toujours de cette étude de cas en td lors de mon premier M1, alors que j'étais encore pas bien du tout.
C'était l'étude de cas d'une jeune femme d'une vingtaine d'années souffrant de dépression. Alors qu'elle était hospitalisée, son moral a baissé et elle a commencé à être angoissée et déboussolée.
La prof nous demande alors, ce que l'on pense de ça.
Plusieurs élève exprime le fait que pour eux, la dépression s'aggrave avec ses angoisses.
Et là, je me rends compte que non, ce n'est pas le cas. Qu'avec mon vécu, là je peux parler.

Donc, je lève la main et explique que la présence d'angoisse est pour moi un bon signe. Cette jeune femme se rend compte de son état, et essaye de reprendre le contrôle de la situation, qu'elle recommence à penser, à réfléchir, et les angoisses témoignent de cela. J'explique que pour moi, son état s'améliore.

La prof me dit qu'en effet j'ai raison.

C'était exactement la période dans laquelle j'étais. J'ai toujours été victime de crises d'angoisses. Depuis que j'ai eu la possibilité d'avoir des réflexions poussées, donc je dirais un peu avant mes 7, 8 ans.

Et quand j'ai recommencé à être angoissée au printemps de l'année dernière, quand mes montées d'ecsta ont commencées à être plus difficiles qu'avant parce que j'avais l'impression que j'allais crever, que c'était trop fort, que j'en avais trop pris, bah en fait c'était bon signe.
Et j'ai su, que même si la seule chose dont j'étais capable, c'était de paniquer, et bien je revenais du côté des "vivants" mentalement. Mais c'était pas sympa du tout.
J'avais l'impression de devenir folle. J'étais persuadée que j'étais en train de perdre la raison.
Et puis, quand tu es angoissée comme moi, et que tu as des cours sur toutes les pathos mentales existantes, cela n'aide pas.
J'ai a un moment été persuadée que j'étais victime de bouffées délirantes aiguës. Que la prochaine étape pour moi c'était la psychose. Et rien ne me fait plus peur que de perdre le contact avec la réalité.

A ce moment là, j'étais en relation libre avec un homme. Bon cette relation c'était vraiment dégueu pour pleins de raisons. Il m'a un peu trop précipitée vers ce qu'il considérait être le mieux pour moi. Fallait que ma guérison psychique aille à son rythme, pas au mien.
Cela a je pense un peu participé à mes angoisses. C'était très clairement une relation abusive, comme j'en ai vécue plusieurs.
Le seul avantage, c'est que j'ai commencé une thérapie. Et que cela m'a tellement aidée. Ma thérapeute est une femme fantastique, que j'admire intellectuellement parlant, et elle sait ce que cela veut dire pour moi qui suit extrêmement basée sur l'intellect.

J'étais tellement attachée à cet homme, que j'ai renoncé à des principes fondamentaux pour lui. J'ai cédé face à un "tu fais ça, sinon cela ne pourra pas continuer entre nous". Encore. Je me suis écrasée pour être gardée. Et c'était le premier que ma famille aimait vraiment, alors je pouvais bien rester avec lui pour ne pas les décevoir hein ?

Et comment est ce qu'il m'a remerciée de mes efforts ? De mes sacrifices ?
Il a couché avec une de mes amies dans mon lit. CHEZ MOI. DANS MON LIT. Dans MA BULLE, MON ESPACE DE CONFORT, DE SECURITE.

Alors que j'écris, je suis assise dans ce lit. Mais cela fait longtemps maintenant que je suis passée au dessus de cela. Mais pas sur tous les points. Parce que c'était l'un, voir le seul de mes copains qui a été vraiment challenging à un niveau intellectuel.
Et depuis lui, j'ai commencé à m'intéresser à des personnes qui vont moins bien que moi. Des personnes qui me mettent sur un piédestal, qui sont moins sûres d'elles. Qui veulent sur certains points être comme moi. Qui m'admirent.

Et avec ces gens là, bah ... Je m'ennuie. Et ce sont des personnes que je détesterai sûrement si je ne les connaissais pas dans un contexte romantique.

Mon meilleur ami a raison là dessus. Il m'a déjà demandé pourquoi je me mettais avec des mecs que j'adore détester.

Bah ... Je ne sais pas. Mes relations amoureuses c'est un peu chaotique honnêtement. Et en plus je m'en rends compte qu'à un moment je les déteste. J'ai un déclic. Mais je ne l'écoute pas. Je me dis que je peux arranger les choses.

Mais chiotte, ma vie amoureuse c'est pas un trucs qu'il faut arranger, c'est un truc qu'il faut aimer vivre. Du coup, bah j'attend. Je travaille sur moi pour ne pas retomber dans les bras de je ne sais quelle personne que je vais finir par détester.

Et honnêtement, je suis assez fatiguée. D'enchaîner les histoires, les relations qui m'écorchent et me font mal. Qui m'abîment. Les relations qui me cassent.

Il faut que j'arrive à être bien seule. J'aime être seule ces derniers jours. J'aime ma compagnie. Faudrait que je prenne mon temps aussi. Les trucs rapides cela me fatigue, parce que j'aime la phase de séduction, et une fois que j'ai "gagné" que j'ai chopé la proie, qu'elle est dans mes filets, je me lasse. J'aime quand c'est incertain. J'aime les débuts. Mais je n'aime pas les fins.

Tiens j'y pense. J'ai passé un test de BDSM, alors pour l'instant rien à voir, mais attends. Il donne des pourcentages des différents caractéristiques BDSM de ta vie sexuelle. Et clairement, le côté "chasseuse" est présent chez moi.

Alors, même si personne ne l'a demandé, voici les pourcentages de mes résultats de test BDSM (faites le test, je ne connais plus son nom, mais c'est marrant !) :
- 100% non monogamist (à quel moment j'ai pu me dire que me mettre en relation monogame c'est une bonne idée tiens)
- 85% voyeur
- 82 % experimentalist
- 76% boy/girl
- 71% exhibitionnist
- 62 % primal (hunter)
- 59% switch
- 56% rope bunny
- 56% submissive
- 49% rigger
- 46% brat tamer
- 46% brat
- 46% owner
- 43% Daddy/mommy
- 39% slave
- 38% primal (prey)
- 37% sadist
- 33% masochist
- 33% ageplayer
- 31% pet (alors ça cela m'a surprise, je pense pas du tout être dans ce délire là mais bon)
- 25% master/mistress
- 24% degrader
- 18 % vanilla (et oui, ça ne fait pas beaucoup)
- 14% degradee (lui ne me surprend pas, c'est vraiment pas mon truc, même dans la vie de tous les jours)




Et parfois, j'ai l'impression de struggle avec les restes, de tout ça. Mais c'est ok. Je vais biiiien mieux maintenant, et c'est plus une question d'aller très bien, que bien. :)
J'ai juste des schémas dysfonctionnels à déconstruire, et des angoisses à affronter. Rien de bien méchant. :)

Prends soin de toi. :)

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