Vingt quatrième article : Bi visibility day

Hello !

Je viens d'apprendre qu'aujourd'hui, le 23 septembre, c'est la journée de visibilité des personnes bisexuelles.

Du coup, j'avais envie de parler de mon vécu de personne bisexuelle.

Avant de vraiment me poser la question entre mes 20 et 21 ans, j'ai toujours considéré que j'étais hétéro. C'était logique. Il n'y avait pas d'entre deux, soit on était hétéro, soit homo. Et les premiers amours/ attirances identifiés étaient des hommes. Or; c'est pas tout à fait vrai. En re réfléchissant à certaines situations, parfois à l'aide d'une amie lesbienne, je me suis rendue compte que bah, les femmes cela ne me laissait pas de marbre. Je la remercie d'ailleurs chaudement de m'avoir aidée à ça. Elle m'a aidée à me trouver, je suis allée à ma première LGBTQ+ pride avec elle et sa copine de l'époque à Paris. C'était génial. Merci du fond du coeur F.

J'ai toujours trouvé le corps des femmes plus beau que le corps des hommes. D'un point de vue esthétique d'abord, puis sexuel.

La première fois que j'ai vu en face de moi le corps nu d'un homme, bah j'ai pas aimé. C'était inconnu, présent, trop présent, presque menaçant. Et puis, mes premières expériences sexuelles, c'était pas le feu. Face à l'insatisfaction, mon absence d'envie, le fait que j'étais presque jamais voir jamais actrice de cette sexualité, sauf pour garder mon copain du moment, je me suis demandé si ça se trouve, les femmes c'était pas mon truc plus que les hommes. Mais, mon truc en fait, c'est les deux.
Quand j'ai commencé à avoir une sexualité à minima épanouie et mes premiers orgasmes, je ne me suis plus posé la question de si j'aimais les femmes.
Dans ma famille, on m'a apprit à craindre les hommes. Je ne pense pas que l'on m'ai dit directement "les hommes sont mauvais, tu dois en avoir peur", mais il y avait une ambiance bizarre. Ma mamie avait peur des hommes pour moi. Avec un autre membre de ma famille, on s'est même demandé s'il n'y avait pas une histoire d'abus dans la famille, un secret glauque.

On ne saura pas.

Quand j'étais en troisième, et que je discutais avec mes ami-e-s du moment, on parlait d'orientation sexuelle. J'ai décidé à ce moment là qu'avant de me marier, je coucherai avec une femme, pour voir si je ne me trompais pas dans ma démarche de "m'enterrer avec un homme". Sans avoir l'idée que l'on pouvait faire avec les deux.


J'ai à des moments de mon adolescence été très clairement attirée, voir même peut être amoureuse de femmes. Mais pour moi, c'était de l'admiration, un sentiment amical poussé. Nope. Et puis, au pire, qu'est ce que  cela change sur maintenant ?

Quand j'avais vingt ans, la question de mon attirance pour les femmes est revenue, quand j'ai arrêté la pilule. Un monde de stimuli sexuels, de libido et de fantasmes c'est ouvert à moi.
Et, petit à petit, en un an, j'ai compris. J'ai remarqué des femmes, j'ai fantasmé à leur sujet, j'ai été excitée par certaines.
A vingt et un an, quand je me suis lancée sur les applications de rencontres, j'ai cherché à rencontrer des femmes. Sur des pages facebook aussi. Rien de très concluant.
J'étais pas douée, j'ai été ghostée ...

Je me souviens encore de ce date avec une femme, où elle m'a dit qu'elle avait froid, et je lui ai sorti le nullissime "ah bah moi ça va, j'ai mis un manteau chaud". NAN MAIS LISE. Bref x)

C'est complexe de savoir comment se comporter avec une femme pour la séduire quand tu as passé ta vie à apprendre que les femmes sont des amies, pas des personnes avec qui tu flirtes. Je sais maintenant qu'il suffit que je sois comme quand je veux séduire un homme, c'est à dire moi. Que je sois honnête, franche, courageuse et confiante. Je me demande encore parfois si j'ai une "tête" de bisexuelle, ce qui est nul comme réflexion. Mais c'est que j'ai l'impression que les femmes ne s'intéressent pas à moi. Je pense plutôt que c'est que je ne le remarque pas, qu'elle ne me le disent pas, je suis sûre que les difficultés que j'ai à approcher une femme, les autres peuvent l'avoir aussi, et que du coup, ça s'annule si je puis-dire. Personne capte pour personne. Ou personne ose en parler à personne.

Mon coming out c'est bien passé. Mes parents ont été cools, même si je pense iels ne le prennent pas au sérieux, vu que je n'ai jamais ramené de femme chez eux, iels continuent de parler de mes relations amoureuses comme des relation hétéro. Iels ont du prendre ça pour une lubie, je n'en sais trop rien. Tant pis, au moment venu on avisera. D'autres membres de ma famille, comme ma tante dont je suis la plus proche elle, n'oublie pas. Et en fin de compte, cela me suffit.


Il y a des moments où la disproportion de mes vécus avec des femmes comparés à ceux avec des femmes me posait problème. Ce n'est plus le cas. Mon amoureux actuel me satisfait pleinement de ce côté là pour le moment, et c'est une bonne chose.
Je sais que si l'envie me vient, je peux. C'est ok, cela me suffit, je ne cherche plus les occasions, on verra ce qui se présente à moi. :)

Ce qui me fascine avec le recul, c'est que l'on est différent avec chaque personne avec qui l'on fait du sexe, mais pour moi, j'ai l'impression d'une attitude vraiment différente quand je suis avec une femme et quand je suis avec un homme. Avec une femme je me sens beaucoup plus vite en sécurité, et en même temps plus intimidée, comme je "maîtrise" moins.

Je sais maintenant que mes "niveaux" d'expérience différents ne font pas de moi une "fausse" bisexuelle, que je ne dois de compte à personne, que je sais par qui et comment je suis attirée sexuellement ou sentimentalement. C'est le plus important.


Belle fin/début/ milieu de journée à toi, prends grand soin de toi, et pleins d'ondes positives si tu es en recherche sur toi même, ou que tu dois faire ton coming out LGBTQ+, ou que tu l'as déjà fait ... Bref. Plein d'ondes positives pour ce que tu veux. :)

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