Vingt cinquième article : TW agression sexuelle et réflexion autour de la notion de consentement et de mon rapport à celui ci

Hello !

C'est en regardant la story insta de La Carologie (suivez la sur les réseaux, c'est une femme précieuse !), que m'est venu l'idée et l'envie d'écrire cet article.

Une réflexion qui me revient de temps en temps. Je n'attends aucune forme de compassion, de réassurance de la part de mes proches sur ce sujet, ce n'est pas leur place ni le sujet, personne ne peut me réassurer à ce sujet, à part ma thérapeute. Je me questionne juste.


TW agression sexuelle









La dernière agression sexuelle que j'ai vécue, me laisse parfois pensive. On m'a accusée d'avoir commis l'acte dont j'ai été victime. Sympatoche hein ? Je ne comprends pas pourquoi. Enfin, si, je comprends pourquoi iels auraient aimé croire que c'était moi la fautive. Il est vrai que je suis le genre de personne à exprimer mon désir sexuel pour autrui. Il est vrai qu'il peut m'arriver d'appeler mae partenaire pour lui faire part de mon désir lae concernant. (désolée pour les pronoms neutres aléatoires ^^')
On m'a reproché de le faire. Il est vrai que parfois quand j'exprimais mon désir à cette personne, iel me disait que ce n'était pas son cas, qu'il pensait avoir moins de libido que moi. J'essaye de réimaginer nos rapports. Comment cela se passait, est ce que j'initiais les choses physiquement. Peut être que je l'ai fait, je l'ai sans doute déjà fait. Je sais que je ne suis pas du genre à initier les rapports sexuels, ou très rarement. Dans mes souvenirs, cela fait un bout de temps que cela a été comme ça. Je suis du genre à vocaliser mon désir, où a embrasser la personne d'une certaine façon pour faire comprendre que j'en ai envie. Si le retour n'est pas là, j'arrête.

Alors il est possible qui'el se soit forcé à avoir des rapports avec moi, comme je me suis forcée à en avoir avec iel. J'avais souvent mal. J'ai l'impression que cela fait un bout de temps que je dis aux gens qu'il est hors de question qu'iels se forcent pour avoir des rapports avec moi.

A chaque fois que je recommence à m'attacher à une personne, je lui fait un topo. Sur le fait que depuis cette histoire, je suis pas toujours à l'aise à exprimer mon désir. Qu'il faut absolument me le dire si c'est pas ok. Si je le dis trop, si je parle trop de sexe. Parce que je me sens sale. J'ai peur que ce que l'on m'a reproché soit vrai, alors que je sais que cela ne l'est pas. Je me souviens. Je sais. Mais, en grande anxieuse, je ne peux m'empêcher de me demander. J'en ai parlé avec ma thérapeute. Elle m'a assurée que je n'ai rien fait de mal. Que je n'exprimais pas mon désir de façon malsaine. Que le vocaliser c'est ok. 

Je ne veux pas, qu'une personne qui doute sur son envie de coucher avec moi le fasse, même si pour cette personne c'est ok, et qu'iel peut s'auto convaincre que c'est ok, car pour moi ce ne l'est PAS. Tout simplement parce que je suis du genre à le faire, et que je le regrette à chaque fois. Que je suis du genre à parfois me laisser faire. Parce que je n'arrête que très peu les gens quand iels me font mal. J'ai mal, mais j'attends. Que ça soit fini. Mais j'ai appris avec le temps, oui, appris, que je devais faire passer mon mal en patience. Que si j'avais mal là, et bien ce n'était pas grave. Que ça va passer. Que j'ai juste à serrer les dents là. J'ai même développé une technique quand ça m'arrive. Je sers mes mâchoires, fort, sur mon collier le plus long. Je le sers entre mes dents et je me dis que c'est rien. J'espère que ça passe vite.

Sauf que le soucis, c'est que je ne dois pas le faire. Et je n'accuse pas les gens quand je le fais, c'est moi et moi seule qui me mets dans cette situation.

(sache que quand je dis on, dans ce prochain paragraphe, je parle de mon premier copain. J'ai du mal à l'appeler ainsi au vue de ce qu'il a pu me faire vivre, de la toxicité de cette relation. Les pronoms possessifs avec lui ça me dégoûte un peu)
Le truc est, que mes débuts dans le sexualité n'ont pas été super easy. Que je faisais les choses pour faire plaisir, parce que je pensais que c'était mon devoir. Lors de ma première relation amoureuse, j'ai développé des "peurs" des "dégoûts" envers certains éléments du sexe que je n'apprécie toujours pas maintenant. Parce que l'on m'a forcée à y être confrontée. Parce que des fois, on me disait que si je ne faisais pas ça, on me quitterait. On me faisait des commentaires dégueu sur mon physique, alors que je sais TRES BIEN que j'étais qu'une gamine, et que j'avais le corps pile dans les normes. J'étais ultra mince. On m'a filmée à mon insu. Et pas que mon premier copain. Un ami une fois l'a fait, il a placé son portable en mode caméra dans ma chambre en sachant que mon mec et moi on ferait des trucs. Je n'aimais pas le sexe. J'étais assez convaincue que je n'aimais pas les hommes. Mais je restais. Et puis j'ai rencontré des nouvelles personnes avec qui le sexe s'est devenu chouette. Avec qui le consentement bah c'est la base. Avec qui j'ai connu mes premiers orgasmes, (merci mon troisième copain, bless him honestly) et punaise c'était SI BIEN de me rendre compte que ça pouvait être agréable et pas un devoir ! Avec qui c'était génial, avec qui j'ai compris pourquoi les gens en faisaient tout un plat du sexe.

Et puis, bah une fois sorties des relations romantiques, dans ma période où j'ai commencé les plans culs, les mauvaises habitudes sont revenues. Je me suis forcée. J'ai eu mal et j'ai serré les dents. J'ai simulé pour que les rapports finissent plus vite. A aucun moment je me suis dit que je pouvais dire non. Que je pouvais dire que j'avais mal. Parce que ce n'était qu'un retour au début. Le sexe ne serait satisfaisant que si je trouvais une personne qui s'intéressait à moi. Pas qu'à mon corps. Les plans d'un soir ça n'a jamais été satisfaisant pour moi, car chacun y sert ses propres intérêts, et moi je me laisse faire. Je me laisse à disposition.

Encore maintenant je dois lutter contre ses réflexes. Et j'ai appris à aimer le sexe avec les hommes à 90% d'une manière passive. Je m'impose le rapport de force sans doute.


Bon, je me doute que c'est un sujet complexe, et sans doute un peu lourd.

Comme je disais au début, je ne viens pas chercher de compassion, de réassurance, de pitié, je ne me victimise pas. C'est uniquement dans un but militant que j'écris ceci. Parce que livrer mon vécu et mon rapport au sexe, est je l'espère une façon de sensibiliser les gentes pour qu'iels ne fassent pas comme moi dans les situations où iels on un pouvoir d'action.
Bien sûr que tu n'es pas responsable et tu ne peux rien faire pour empêcher de te faire agresser sexuellement.
Tu peux dire non, tu en as le droit. Tu peux dire quand tu as mal. Dire quand telle ou telle chose ne te fais pas envie. Arrêter à tout moment, ton consentement peut changer. Tu peux changer d'avis. Tu peux essayer et sentir que non c'est pas pour toi. Tu peux ne pas aimer le sexe aussi hein.

Le sexe n'est pas un devoir. On n'a pas à te faire pression pour que tu en fasses. Le sexe ne peut pas être marchandé.


Prends soin de toi. :) (et plein de courage pour ces derniers jours de confinement, et pour les temps à venir qui vont sans doute être inhabituels, comme les deux derniers !)

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